Dans les pays économiquement développés, la pression artérielle augmente avec l'âge : à partir de 60 ans, 50 % de la population présente une hypertension. Et au-delà de 70 ans, ce taux grimpe à 65 %.
Traitement hypertension : généralités
Aucun traitement ne permet de guérir définitivement l'hypertension. Les médicaments permettent de rétablir une pression artérielle normale, et donc de diminuer le risque d'accident cardiovasculaire. Ils ne permettent pas d'éliminer la maladie, dont on ne connaît pas les causes.
Le traitement de l'hypertension repose à la fois sur :
- des mesures d'hygiène de vie ;
- des médicaments, appelés « antihypertenseurs ».
Ce traitement doit être suivi à vie. Dès qu'on l'interrompt, la tension remonte, ce qui est associé à un surrisque de complications cardiovasculaires, cérébrovasculaires et rénales sur un intervalle de temps court.
Cependant, seuls 60 % des patients hypertendus prennent correctement leurs médicaments, notamment à cause de leurs effets indésirables. Par ailleurs, 20 % des patients n’initieront pas leur première prescription médicamenteuse et la moitié arrêteront leur traitement antihypertenseur au cours de l’année qui suit son démarrage.
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Traitement de l'hypertension : hygiène de vie
Les traitements non médicamenteux sont aussi importants que les médicaments. Ils doivent être appliqués scrupuleusement et ils peuvent permettre de diminuer la dose de médicaments nécessaires pour abaisser la tension.
À noter que, selon une étude, les patients qui prennent leur traitement à l’heure du coucher contrôleraient mieux leur tension et présenteraient un risque bien plus faible de survenue d’un événement cardiovasculaire (décès par trouble cardiaque, infarctus, insuffisance cardiaque ou un AVC) comparativement à ceux qui prennent leurs médicaments au réveil.
Bon à savoir : une analyse présentée lors du 32e congrès de la Société européenne d’hypertension indique qu'une majorité d’études ne montrent pas de différence et conclut qu’à ce jour il n’existe pas d'arguments clairs pour recommander une prise nocturne plutôt qu’une matinale.
Voici quelques-uns de ces traitements non médicamenteux : arrêter de fumer, perdre du poids si nécessaire (régime), pratiquer une activité physique ou un sport régulièrement, limiter sa consommation d'alcool (les nouvelles recommandations indiquent qu’il ne faut plus en boire du tout), diminuer sa consommation de sel.
Bon à savoir : les populations qui, aujourd'hui encore, ont un mode de vie de chasseurs-cueilleurs (en Amazonie ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée) ne présentent jamais d'hypertension artérielle, y compris chez les personnes âgées.
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Traitement de l'hypertension : les médicaments antihypertenseurs
Plusieurs classes d'antihypertenseurs
L'hypertension est traitée par des médicaments antihypertenseurs, qui contribuent à abaisser la tension artérielle.
Il en existe de nombreux, appartenant à 5 classes différentes : les diurétiques thiazidiques, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), les antagonistes du récepteur de l'angiotensine II (ARA II ou sartans), les bêta-bloquants (utilisés dans 50 indications aussi diverses que les cardiopathies ischémiques, les fibrillations auriculaires, l'insuffisance cardiaque, l'hyperthyroïdie…).
En pratique, presque toutes les combinaisons existent. Toutefois, les recommandations insistent sur la prise en charge des patients avec une bithérapie combinée comportant un inhibiteur du système rénine-angiotensine (ISRA), un inhibiteur calcique ou un diurétique.
Néanmoins, il arrive que certaines hypertensions résistent à l’association de trois antihypertenseurs (dont un diurétique prescrit à la dose maximale) ou nécessitent un traitement encore plus lourd pour atteindre la norme. On parle d'HTA réfractaires.
Un traitement à manier avec précaution
Il est toutefois extrêmement important de manier le traitement antihypertenseur avec précaution, afin de ne pas faire trop baisser la pression artérielle chez les personnes présentant une pathologie coronaire.
Plus précisément, l'objectif à atteindre doit être de 140/90 mmHg (14/9) et non pas de 120/70 mmHg (12/7) car, dans ce second cas, la mortalité d’origine cardiovasculaire, les infarctus du myocarde et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque sont plus fréquents.
Bon à savoir : les bêtabloquants peuvent devenir dangereux en période de canicule car, en limitant l'augmentation du débit cardiaque, ils peuvent aggraver une hypotension et altérer la capacité d’adaptation de l’organisme à la chaleur. Par ailleurs, chez les hommes traités par bêtabloquants, les épisodes de tachycardie (normaux au cours de l'acte sexuel) sont réprimés et l’érection est bien souvent affectée.
Des effets secondaires parfois graves
Certains augmentent de 71 % le risque de développer une forme grave de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
De plus, les femmes qui prennent des inhibiteurs calciques pendant plus de 10 ans présentent 2,5 fois plus de risques d’avoir un cancer du sein comparativement à celles qui ne prenaient pas de médicaments ou qui en prennent d’autres. Dans le même ordre d'idée, selon plusieurs études danoises, les patients exposés pendant de nombreuses années à des doses élevées d’hydrochlorothiazide (diurétiques thiazidiques) présenteraient un risque accru de cancer de la peau ou de cancer des lèvres de types carcinome basocellulaire et carcinome épidermoïde. Les thiazidiques peuvent également entraîner des troubles érectiles (l'érection étant un phénomène vasculaire, tout ce qui interfère avec la capacité corporelle à produire un flux vasculaire au niveau pénien peut induire une dysfonction érectile).
Par ailleurs, les diurétiques et les bêta-bloquants, s'ils sont pris au long cours, augmentent les risques de développer un diabète de type 2.
De même, il existe de graves interactions médicamenteuses souvent ignorées : la combinaison d'un IEC (ou d'un sartan) avec un antibiotique tel que l’amoxicilline augmente de 54 % le risque de mort brutale.
Bon à savoir : il y a également des accidents mortels relatifs à ces traitements, mais ceux-ci restent exceptionnels.
Traitement chirurgical de l'hypertension artérielle
Depuis peu, il est possible d'avoir recours à la dénervation rénale par voie endovasculaire. Plusieurs essais cliniques et une méta-analyse ont conclu à des baisses de la pression artérielle de l'ordre de 8 à 10 mm de mercure chez différents types de patients.
Concrètement, on utilise des cathéters de dénervation par ultrasons ou par radiofréquence afin de réaliser une ablation des fibres nerveuses au niveau des parois des artères rénales.
Chez des patients prenant déjà deux antihypertenseurs mais dont l'HTA n'est pas maîtrisée mais aussi dans les formes les plus graves (résistantes à plus de trois traitements), la dénervation rénale se montre également efficace avec un effet persistant jusqu'à 36 mois.
La conclusion reprise par l'ensemble des experts du domaine mais également dans un nouveau consensus de l’ESH (European society of hypertension, 2021) est que la dénervation rénale peut aujourd’hui entrer parmi les alternatives thérapeutiques pouvant être proposées en association au traitement antihypertenseur pour améliorer le contrôle tensionnel en particulier chez les patients ayant une HTA difficile à contrôler.
Traitement de l'hypertension : les traitements naturels
Les traitements naturels contre l'hypertension sont principalement des mesures d'hygiène de vie :
- faire du sport (une activité physique qui abaisse les chiffres tensionnels) ;
- avoir une meilleure alimentation, notamment en adoptant un régime de type DASH (pour Dietary Approaches to Stopping Hypertension) riche en fruits et légumes et pauvres en acides gras saturés ;
- limiter sa consommation de sel ;
- arrêter de fumer...
Chez l'enfant présentant une hypertension, le traitement médicamenteux (inhibiteurs calciques de longue durée d’action ou IEC et antagonistes du récepteur de l'angiotensine II), ne sera initié qu’en cas :
- de persistance de l’HTA malgré ces mesures ;
- d’HTA de stade 2, symptomatique, avec une atteinte d’organe cible ;
- de diabète associé, dans certaines HTA secondaires.
L'homéopathie peut être utile, en particulier si l'hypertension est liée au stress. Toutes les méthodes de gestion du stress peuvent par ailleurs permettre de faire baisser la tension.
Enfin, certaines plantes ont un effet antihypertenseur.
Aussi dans la rubrique :
Traitement et prévention de l'hypertension
Sommaire
- Faire baisser sa tension
- Améliorer son hygiène de vie