Insuffisance cardiaque

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Un médecin écoute le coeur d'un patient

Le cœur, organe vital du corps humain est un muscle spécialisé, qui a pour rôle de faire circuler le sang dans tout l’organisme. Lorsque celui-ci fonctionne mal ou en sous-régime, on parle alors d'insuffisance cardiaque. Cette affection qui touche 1,5 million de Français (au moins 120 000 nouveaux cas par an) peut avoir de graves conséquences sur la santé de l'homme. Elle est en effet à l’origine de 165 000 hospitalisations par an et de 70 000 décès.

Quelles sont les causes d'une insuffisance cardiaque et comment la soigner ?

Causes de l'insuffisance cardiaque

Les causes de l’insuffisance cardiaque sont multiples.

Pour de multiples raisons, le muscle cardiaque peut être endommagé, ce qui entraîne une réduction de sa capacité à pomper le sang vers les tissus et à répondre aux besoins de l’organisme :

  • l'âge ;
  • des crises cardiaques antérieures ;
  • une coronaropathie ;
  • une hypertension artérielle (y compris l'hypertension artérielle gravidique et la pré-éclampsie – hypertension artérielle gravidique associée à une protéinurie) ;
  • une valvulopathie ;
  • une cardiomyopathie (inflammation cardiaque) ;
  • des malformations cardiaques congénitales ;
  • une pneumopathie ;
  • un diabète (les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) entraîneraient un risque accru d'insuffisance cardiaque chez les diabétiques de type 2 chez qui le diabète est mal contrôlé) ;
  • une hypercholestérolémie ;
  • accouchement prématuré chez la femme (risque encore augmenté en cas de retard de croissance) ;
  • l'infertilité chez la femme ainsi que la nulliparité (le fait de ne pas avoir d'enfant) ;
  • la consommation d’alcool, de tabac ou de drogues (cependant, le thé et le café ne sont pas contre-indiqués car ils ne provoquent pas d'arythmie) ;
  • consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
  • la pollution atmosphérique, avec un risque accru d’insuffisance cardiaque pour une augmentation de 5 µg/m3 de PM 2,5 et/ou de 8 µg/m3 de NO.

Parce que le cœur irrigue tout l'organisme en oxygène, son dysfonctionnement entraîne des répercussions sur l’ensemble de l’organisme, et plus précisément sur le fonctionnement : des reins, des poumons, du cerveau, des muscles du corps.

Bon à savoir : le cœur est une pompe composée de quatre cavités, deux oreillettes et deux ventricules. Le cœur droit a pour rôle d’éjecter le sang vers les poumons où il sera oxygéné quand le cœur gauche a pour rôle de faire parvenir le sang oxygéné à l’ensemble des organes du corps.

Insuffisance cardiaque : quels symptômes ?

C'est fréquemment au cours d'un effort physique que l'on ressentira les premiers signes de l'insuffisance cardiaque et qui peuvent se manifester par :

Bien que ces symptômes ne soient pas spécifiquement associés à l'insuffisance cardiaque (on les retrouve dans ces nombreuses autres pathologies), il est essentiel de retenir l'acronyme EPOF pour : essoufflement, prise de poids, œdème et fatigue.

Bon à savoir : ajouté aux symptômes physiques de la maladie, certaines personnes peuvent être affectées par la gravité et la sévérité de la maladie et peuvent éprouver des symptômes d'ordre émotionnel, tels que la dépression et l'anxiété.

Diagnostic et traitement de l'insuffisance cardiaque

Diagnostic

Le diagnostic de l'insuffisance cardiaque repose avant tout sur la présence des symptômes évocateurs mentionnés ci-dessus.

Le médecin pratiquera ensuite divers examens non-invasifs qui lui permettront de le confirmer, comme par exemple :

  • un électrocardiogramme : il mettra en évidence les anomalies du rythme cardiaque et les signes d'accidents cardiaques antérieurs (ínfarctus etc.) ;
  • une radiographie classique ;
  • un cathétérisme cardiaque : il permet d'étudier l'état des artères coronaires ;
  • une échocardiographie-doppler : elle permet de montrer avec une grande précision l'anatomie du cœur et d'analyser le flux sanguin grâce au doppler ;
  • enfin une prise de sang est toujours nécessaire pour voir les éventuelles conséquences rénales ou hépatiques de la maladie cardiaque.

À noter que les événements de type insuffisance cardiaque du post-partum doivent également être repérés pendant la grossesse. Ils ne sont pas rares et représentent une grossesse sur 1 000.

Bon à savoir : actuellement, près de 14 millions de personnes en Europe souffrent d'insuffisance cardiaque, et ce chiffre est notamment en augmentation eu égard aux conditions de sédentarité des hommes et de leur alimentation.

Traitement

C'est votre médecin qui pourra vous prescrire certains traitements afin de traiter au mieux votre insuffisance cardiaque (dans 20 % des cas, il orientera directement le patient vers les urgences à l'hôpital). Il aura pour but d'améliorer la qualité de vie en diminuant les symptômes.

Ce traitement sera probablement prescrit à vie car il est difficile de guérir complètement d'une insuffisance cardiaque et sera mis en place en complément de nouvelles habitudes de vie (alimentaires et d’activité physique)

Les médicaments suivants sont prescrits en cas d'insuffisance cardiaque :

  • Des diurétiques : ces médicaments réduisent la quantité de liquide dans l'organisme et soulagent ainsi le cœur. Ils agissent en augmentant l'élimination rénale et donc le volume des urines (à noter qu'une alimentation riche en potassium exerce une action diurétique et, selon une étude, il faudrait ingérer au moins 4,7 grammes de potassium par jour pour faire baisser la pression artérielle).
  • Des inhibiteurs de l'enzyme de conversion : ils dilatent les vaisseaux et font ainsi baisser la tension artérielle ce qui diminue le travail du cœur
  • Des bêta-bloquants : ils facilitent le travail du cœur en le ralentissant et en diminuant ses besoins en oxygène.

Bon à savoir : selon une récente étude publiée dans Circulation : Heart Failure, la prise quotidienne de 60 à 300 mg de coenzyme Q10 améliorerait les marqueurs de l’insuffisance cardiaque, réduisant ainsi le risque de mort prématurée. En effet, par son action fortifiante sur le cœur et les vaisseaux (elle améliore la pression systolique), la CoQ10 stimule la circulation sanguine, sans compter que son action antioxydante neutralise les radicaux libres présents à des taux élevés en cas d'insuffisance cardiaque.

Dans certains cas d'intolérance aux médicaments ou d'échec thérapeutique, une chirurgie avec implantation d'un défibrillateur peut être nécessaire.

Devant tout symptôme, d'essoufflement inhabituel ou de troubles du rythme, consultez sans attendre votre médecin traitant. En effet, une prise en charge tardive et dans l’urgence peut participer au taux important de mortalité intra-hospitalière observé, qui s’élève à 8 %.

Cas spécifique du COVID-19

Dans le cadre de l'épidémie de COVID-19, les patients souffrant d’insuffisance cardiaque chronique sont à risque de développer une forme sévère de COVID-19. Il est donc nécessaire de :

  • maintenir les consultations de suivi ;
  • privilégier la téléconsultation (prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie jusqu'au 31 décembre 2021) au cours de laquelle le médecin traitant ou le cardiologue interrogera le patient sur :
    • les symptômes évocateurs d’insuffisance cardiaque,
    • l’accès aux traitements habituels,
    • l’observance du traitement,
    • le respect des règles hygiéno-diététiques
    • les facteurs de risque de décompensation cardiaque.

Une dyspnée, une toux, une fièvre, des frissons, des courbatures, peuvent être liés au COVID-19 et au moindre doute, un test de dépistage doit être effectué et le risque de décompensation cardiaque évalué.

Bon à savoir : les insuffisants cardiaques chroniques étant à risque de développer des formes sévères de la maladie, ils peuvent bénéficier d’un arrêt de travail dérogatoire dans le cadre de la pandémie. Par ailleurs, depuis le 11 juin 2021, ils sont éligibles à un traitement par bithérapie d’anticorps monoclonaux qui est à administrer dans un délai maximal de 5 jours après le début des symptômes.

Alors que le recours à la télémédecine et la pénurie de cliniciens sont deux phénomènes qui deviennent fréquents durant la pandémie actuelle, il est important de disposer d’options efficaces pour les patients nécessitant une réadaptation cardiaque sans accroître leur risque. Justement, selon une étude, chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque chronique, le yoga permettrait une reprise plus rapide des activités et un meilleur état de santé.

Ces pros peuvent vous aider