
Si le flutter est une forme particulière de tachycardie ayant pour origine le nœud sinusal, le flutter atrial est un trouble du rythme cardiaque survenant en général dans un contexte de fatigue cardiaque globale, ou insuffisance cardiaque, qui se traduit par des palpitations. On vous en parle dans le détail dans cet article !
Flutter atrial : la question du rythme cardiaque
Le rythme cardiaque est dicté par le système nerveux à destination du cœur, organisé selon deux entités :
- un circuit autonome, via un tissu nerveux spécifique au cœur : le tissu nodal ;
- des nerfs provenant de la moelle épinière.
Le tissu nodal est responsable du rythme cardiaque de base. Il est composé de deux nœuds reliés entre eux par des faisceaux nerveux :
- le nœud sinusal, responsable du rythme sinusal, situé près de l'oreillette droite ;
- le nœud atrio-ventriculaire, situé près de la jonction entre l'oreillette et le ventricule droits.
Le rythme cardiaque moyen se situe autour de 80 battements par minute. De manière physiologique, il s'accélère au cours de l'effort physique, du stress et autres émotions, de la fièvre…
L'organisme est capable de s'adapter aux besoins en oxygène en variant le rythme cardiaque, notamment via les nerfs issus de la moelle épinière.
Définition du flutter atrial, ou flutter auriculaire
En dehors de ces adaptations physiologiques, il existe des maladies du rythme cardiaque, comme le flutter atrial qui correspond à un faisceau nerveux de ré-entrée dans le nœud sinusal, sorte de reflux de conduction nerveuse.
Le flutter survient en général au cours d’une décompensation cardiaque, suite à une maladie de type insuffisance cardiaque, maladies de valves, infarctus du myocarde... Toutefois, d'autres causes sont parfois retrouvées : une étude aurait par exemple mis en évidence une augmentation de 20 % du risque de flutter atrial dans les 30 jours qui suivent la mise en place d'un traitement par diclofénac (un AINS).
Sur l’ECG, on visualise un rythme en battement d’ailes, autour de 250 à 300 battements par minute. Le flutter auriculaire se traduit souvent par des palpitations.
Bon à savoir : L'accélération du rythme cardiaque se nomme tachycardie, avec un rythme entre 90 et 140 battements par minute. Au contraire, la bradycardie correspond à un rythme inférieur à 60 battements par minute.
Traitement du flutter auriculaire
Les palpitations du flutter auriculaire sont difficilement tolérables, ce qui amène à consulter en urgence. Dans 70 % des cas, le traitement médicamenteux est suffisant. Il associe un digitalique comme la digoxine et de l’amiodarone (cordarone).
Lorsque le traitement anti-arythmique ne permet pas le retour en rythme sinusal, on a recours à la réduction électrique, obtenue de deux façons :
- stimulation électrique de l’oreillette à une fréquence supérieure à celle du flutter, par une sonde introduite dans l’œsophage ou directement dans le cœur via une veine périphérique ;
- choc électrique externe (presque toujours efficace).
Dans tous les cas, il est nécessaire d’introduire un traitement anti-coagulant car le flutter favorise la formation de caillots de sang intra cardiaque et le risque d’embolie.
Afin d’éviter les rechutes, on a recours à :
- l’introduction d’un traitement anti-arythmique au long cours ;
- une ablation du circuit nerveux de ré-entrée responsable du flutter, par radio-fréquence.
Le flutter auriculaire est une maladie sévère, nécessitant un suivi médical spécialisé par un cardiologue.